Chez Amazon, le télétravail est bientôt de l’histoire ancienne
C'est dès le début janvier 2025 que les salariés de la multinationale de Seattle devront réintégrer leur bureau cinq jours par semaine, a déclaré son PDG Andy Jassy.
Il y a quelques jours, le PDG d’Amazon sonnait la fin prochaine du télétravail au sein de la multinationale qu’il préside, Amazon. Comme dans de très nombreux secteurs à travers le monde, le télétravail avait pris son envol lors de la pandémie de Covid.
Chez Amazon, le télétravail était alors la règle, et à plein temps. Puis le 1er mai 2023, cette règle s’était transformée en obligation de présence au bureau trois jours par semaine minimum. Et mi-septembre dernier donc, Andy Jassy informait l’ensemble des 300 000 salariés d’un retour obligatoire dans les locaux de la société le 2 janvier 2025.
Une décision à rebours de la tendance aux Etats-Unis
Alors que plus de 7 entreprises états-uniennes sur 10 privilégient toujours le travail hybride, la décision d’Andy Jassy peut donc surprendre. Comment la motive-t-il ?
Le raisons principales sont liées à la préservation et au renforcement de la culture d’entreprise. Selon lui, le travail en présentiel permet aux équipes de mieux collaborer, innover et se connecter les unes aux autres. Il faciliterait l’apprentissage, la transmission des connaissances, ainsi que l’intégration des nouvelles recrues à la culture d’entreprise.
Amazon : Un retour à la période pré-pandémie
Le PDG a rappelé qu’avant la pandémie, le travail à distance n’était pas aussi courant, sauf dans des situations exceptionnelles.
Certes, il reconnaît d’un côté que ce changement pourra nécessiter des ajustements pour certains employés; mais de l’autre, il insiste sur le fait qu’il est nécessaire pour continuer à innover et à servir les clients dans un environnement collaboratif.
Des salariés globalement mécontents
Seulement, cette décision est loin de faire l’unanimité parmi les salariés. Moins de 10 jours après avoir appris l’obligation de retour dans leurs locaux, ils répondaient à une enquête anonyme. Résultat ? Le taux de satisfaction moyen des répondants à l’enquête concernant le mandat de reprise du travail était de 1,4 sur une échelle allant jusqu’à 5 (1 pour « fortement insatisfait » et 5 pour « fortement satisfait »).
Le magazine Fortune, qui a relayé ce résultat, ajoutait que « Des centaines d’employés du géant de la vente en ligne estiment que cette contrainte aura un impact négatif sur leur vie et sur leur productivité au travail ».
Fin du télétravail : et en France ?
Aux Etats-Unis, d’autres grands noms comme UPS, la banque JPMorgan Chase ou l’avionneur Boeing ont aussi pris la décision de faire revenir leurs employés au bureau 5 jours sur 5. Mais cette tendance pourrait-elle prendre racine en France ? Une étude récente du cabinet KPMG révèle que 83 % des dirigeants français envisagent à ce jour un retour intégral au bureau dans les trois ans, alors qu’ils n’étaient que 60 % à le prévoir en 2023.
Mais Caroline Diard, professeure associée au département droit des affaires et RH de TBS Education et membre de l’Observatoire du Télétravail, ne voit pas les choses ainsi. À 20Minutes fin septembre, elle indiquait : « Il y a désormais une culture très forte du télétravail, sur lequel il semble dur de revenir. L’absence de 100 % présentiel est un critère déterminant, voire indispensable, pour de nombreux travailleurs CSP ».
À l’inverse, une étude Ifop de janvier 2022 montrait qu’1 salarié sur 3 en télétravail au moins trois jours par semaine se plaignait de la solitude. Pour Caroline Diard, il conviendrait de trouver un bon équilibre serait « 2 jours de TT + 3 jours sur site = employé heureux ». Qu’en pensez-vous ?