Bureaux à moitié vides aux Etats-Unis, une situation qui pourrait s’installer
Des bureaux à moitié vides aux États-Unis, une tendance qui pourrait s'installer... et ouvrir de nouvelles opportunités avec un travail plus flexible.
Selon les données de Kastle Systems, l’occupation des bureaux a atteint 50% la semaine dernière aux États-Unis, le plus haut niveau depuis le début de la pandémie en mars 2020. Alors que les employeurs cherchent à faire revenir leurs salariés au bureau, les experts estiment qu’il sera difficile de dépasser ce chiffre car le taux d’occupation a tendance à se stabiliser ces derniers mois.
Moins de présentiel au bureau
Un taux d’occupation des bureaux qui stagne, c’est le constat que fait Nicholas Bloom de l’Université Stanford. L’économiste prédit même que le travail à distance augmentera à long terme tant la technologie a facilité le télétravail et que la flexibilité fait désormais partie du quotidien des cadres.
En novembre 2022, plus de la moitié des emplois aux États-Unis qui peuvent être effectués à distance étaient hybrides, selon les données de Gallup.
Certaines entreprises, à l’image d’Apple ou de la banque JPMorgan, ont tenté un retour à marche forcée au bureau mais se sont heurtées à de vives protestations de leurs salariés, voire à la fameuse « grande démission » auxquelles les entreprises américains ont fait face en 2021.
Dans un marché de l’emploi tendu, le rapport de force a évolué. Les salariés ne souhaitent plus un rythme de travail fixe, au bureau de 9h à 17h du lundi au vendredi. Ils souhaitent plus de flexibilité, ou au moins conserver celle à laquelle ils ont pu goûter pendant la pandémie.
Le travail à distance se développe et offre des opportunités
Face à la résistance de certains employés à retourner au bureau et de la montée de l’emploi à distance, certaines entreprises ont fait de la flexibilité un atout. On a ainsi pu observer sur LinkedIn que les opportunités d’emploi à distance ont atteint leur point culminant en mars 2022 et que la demande reste encore forte.
Chez Ancestry.com, une société spécialisée dans la généalogie, le travail à distance s’est même transformé comme une véritable opportunité, un moyen d’attirer plus de talents, avec des profils plus diversifiés au delà de la zone de chalandise traditionnelle de l’entreprise.
Mais attention à ne pas tomber dans le travers du tout à distance. Certains salariés, en particulier les plus jeunes, ont assez mal vécu les périodes de confinement et l’isolement qu’elles ont engendré.
Vers une forme de travail hybride et flexible
Et si l’avenir était finalement vers un mode de travail flexible, avec des politiques volontaristes et non contraignantes ?
C’est le cas par exemple de la société de conseil EY qui a adopté un modèle hybride permettant aux employés de décider collectivement s’ils travailleront au bureau ou à distance. En parallèle, l’entreprise a mis en place de nombreux avantages pour encourager les salariés qui souhaiteraient venir travailler au bureau comme le remboursement des trajets domicile-travail, la garde des enfants ou des animaux domestiques.
Cette politique « positive » du retour au bureau semble fonctionner puisqu’EY a enregistré une augmentation de 150% du nombre de ses employés qui reviennent en présentiel.
La flexibilité, un moyen d’attirer les talents
La flexibilité n’est pas réservée aux entreprises de service. Le fabricant de chaussures Red Wing a ainsi mis en place le programme « Work Done Right » qui permet aux équipes de décider quand venir au bureau et quand travailler à domicile. Les salariés peuvent également choisir de travailler à temps partiel ou de changer d’équipe.
Si cela a amené quelques contraintes logistiques, cette stratégie permet à l’entreprise d’attirer et de fidéliser les talents.
En fin de compte, les employeurs qui exigent un retour au bureau sont de plus en plus marginaux, tandis que de nombreuses entreprises renforcent leur engagement en faveur d’un travail flexible pour s’adapter aux attentes des salariés voire pour en faire un avantage concurrentiel sur le marché de l’emploi.