En Île-de-France, le réaménagement des bureaux fait reculer le télétravail
La dernière édition du baromètre Paris Workplace révèle une baisse significative de cette pratique, favorisée par un réaménagement des bureaux qui attire à nouveau.
À son plus haut en raison de la pandémie de Covid, et toujours bien ancré dans les habitudes françaises aujourd’hui, le télétravail semble toutefois connaître un recul significatif, en tout cas en Île-de-France.
D’après la onzième édition du baromètre Paris Workplace Ifop-Société foncière lyonnaise (SFL), menée auprès de 1.300 salariés franciliens, la fréquence de télétravail a diminué pour atteindre son niveau le plus bas depuis le Covid : 1,5 jour par semaine en 2024 contre 1,7 en 2023, 1,6 en 2022 et 2,3 l’année précédente.
Des bureaux réaménagés
Comment expliquer ce retour en grâce du présentiel alors que le travail hybride est toujours fortement apprécié ? L’empressement de certaines directions à faire revenir leurs salariés au bureau dans un seul but de productivité ne suffit pas à en esquisser la raison principale.
Parmi les salariés interrogés en effet, 4 sur 10 avancent que la société qui les emploie a procédé à des réaménagements de leur lieu de travail depuis la fin de la pandémie.
Un lieu de travail avec les codes d’un hôtel
Une part encore plus importante (87%) de salariés indiquent qu’il est « important » de d’investir dans leur décoration. Les efforts à ce sujet paient puisque une majorité (53%) de collaborateurs considèrent leur entreprise comme un « lieu de vie » dans lequel ils apprécient de passer du temps, plutôt qu’un simple « lieu de travail » dans lequel ils ne souhaitent pas s’attarder (47% contre 62% en 2018). Un taux inédit depuis 2018, qui était alors de 62%.
La baromètre nous apprend encore que près d’une personne interrogée sur deux (47%) est en demande d’un bureau proche d’un esprit hôtel, c’est-à-dire avec les codes de l’hôtellerie favorisant le bien-être ou la créativité.
L’esthétique start-up n’a plus la cote
Ainsi, peut-on y lire, « le bureau start-up, qui était au top de la ‘hype’ dans les années 2000, ne fait pas vraiment consensus avec ses baby-foot, ses hamacs, ses couleurs vives ou son identité visuelle marquée. Il n’arrive qu’en 4e position sur le critère esthétique et 3e position pour la désirabilité ».
Ce qui est ainsi plébiscité, ce ne sont plus des open spaces austères, mais des lieux de rencontres, de convergence, des endroits multiformes, « des espaces ouverts facilitant les rencontres et les interactions tout en préservant l’intimité »… Un peu comme ce que propose le coworking, non ? Les valeurs que les espaces de travail partagés véhiculent font désormais partie intégrante des leviers de réaménagements d’entreprise.
Un critère devenu déterminant
Tous ces éléments conduisent à un lien fort entre beaux bureaux et bien-être au travail : « Les salariés qui accordent une note esthétique très élevée à leurs bureaux (supérieure ou égale à 9 sur 10) ont une note de bien-être largement supérieure: 8,9 contre 7,1 en moyenne pour l’ensemble des salariés ».
Et si bien-être et moindre recours au télétravail ont tout à gagner avec ces nouveaux aménagements attractifs, le recrutement en profite également : Pour 57% des salariés interrogés, les bureaux ont constitué un élément capital dans le choix de rejoindre l’entreprise qu’ils occupent actuellement (un taux qui était de 51% en 2020 et 30% en 2017).
Si la productivité individuelle était la priorité pendant le télétravail massif, c’est aujourd’hui la qualité des interactions humaines et l’épanouissement collectif qui se retrouvent sur le devant de la scène. En valorisant l’esthétique et le bien-être, les entreprises tracent sans doute les contours du travail de demain.