Travail hybride : l’importance du coût des trajets domicile-travail
De longs trajets pour se rendre sur son lieu de travail ? Les Français n'en veulent plus, rappelle l'étude d'IWG et du cabinet Development Economics.
Le travail hybride transforme en profondeur les attentes et les modes de vie des professionnels à travers le monde. En France, 69% des salariés rejettent désormais les longs trajets quotidiens pour se rendre au travail, favorisant un modèle où l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle prime.
International Workplace Group (IWG), leader mondial des solutions de travail hybride et des marques d’espace de travail flexible, a voulu confirmer ce rejet par le biais d’une étude. Réalisée avec le cabinet de conseil Development Economics auprès de plus de 2 000 employés de bureau, elle démontre que le travail hybride a encore de très beaux jours devant lui, notamment par le prisme des économies qu’il permet de réaliser.
Avec un outil mis en ligne récemment, IWG veut aussi aider les salariés à calculer ces économies s’ils préféraient un travail plus proche de leur domicile.
Trajets domicile-travail : un critère devenu important
IWG rappelle, pour dresser son constat, les résultats d’une précédente étude menée par Mortar Research l’été dernier auprès de cadres en télétravail.
Le modèle hybride pour mieux maîtriser ses dépenses
Retour cette fois à l’étude d’IWG, qui s’est basée sur un modèle hybride à 4 jours travaillés localement. Elle montre que ce modèle permet aux employés de réaliser des économies significatives sur une multitude de postes de dépenses : transport, carburant, stationnement, mais aussi repas et cafés quotidiens.
En moyenne, un employé qui travaille au bureau quatre jours par semaine dépense environ 48,40 dollars par jour, soit plus de 10 000 dollars par an. Ces dépenses s’accumulent rapidement et pèsent lourdement sur les finances des salariés.
Avec le modèle hybride, plus des trois quarts des professionnels (76 %) ont constaté une réduction de leurs coûts mensuels. L’adoption de cette organisation flexible permet non seulement de mieux maîtriser ses finances, mais aussi de réinvestir ces économies dans d’autres aspects de la vie.
Par exemple, 38 % des salariés choisissent d’ajouter ces économies à un fonds d’urgence, tandis que d’autres les utilisent pour des vacances (37 %) ou pour rembourser leurs dettes de cartes de crédit (35 %). Le travail hybride devient ainsi un levier puissant pour renforcer la sécurité financière des employés.
Un outil pour simuler les économies liées au travail hybride
Ainsi, le spécialiste a mis en ligne un outil, l’Hybrid Working Calculator (en anglais et dépenses exprimées en dollars) pour calculer les économies qui peuvent être réalisées selon différents critères : trajet domicile/travail porte à porte, argent dépensé en transport, combien de jours télétravaillés par semaine, dépenses annexes (repas, café…).
Des résultats qui sont censés aider les salariés privilégier un tel modèle hybride selon IWG.
Les tendances futures du travail hybride
Les experts s’accordent à dire que le modèle hybride est là pour durer. Selon le professeur Nicholas Bloom de l’Université de Stanford, cité dans les résultats de l’étude, environ 30 à 40 % des travailleurs devraient adopter ce modèle à long terme. Les employés, en particulier les cadres et les télétravailleurs, recherchent une plus grande liberté dans l’organisation de leur temps et de leur lieu de travail. Ce qui a, in fine, un impact positif sur le bien-être général.
Pour les entreprises, cela représente un défi majeur mais aussi une opportunité. Les organisations qui offriront des options hybrides attractives seront mieux placées pour attirer et fidéliser des talents, tout en augmentant la satisfaction et la productivité de leurs équipes. En revanche, celles qui persisteront dans des modèles de travail plus rigides risquent de se heurter à une réticence croissante de la part de leurs employés.
À ce propos, voir les réactions de la majorité des employés d’Amazon aux Etats-Unis après l’annonce par leur PDG d’un retour à 100% au bureau à partir de janvier 2025. Ils estiment ainsi que « cette contrainte aura un impact négatif sur leur vie et sur leur productivité au travail ». En France aussi, le travail hybride est désormais bien ancré, à tel point qu’il semble difficile d’envisager de revenir en arrière.